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BANGKOK

15 juillet 2006

. . Journée passée à se reposer. Ce matin nous

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Journée passée à se reposer. Ce matin nous avons fait le tour du lac.

Nous nous sommes arrêtés dans une Pagode qui surplombe le lac pour faire brûler de l’encens, puis j’ai passé ma journée avec les reporters photographes à Saigon en 1965

Plongé dans mon livre qui me renseigne sur tout ce qui m’intéresse.

Leur vie quotidienne, pourquoi ils sont là, ce qu’ils écoutent comme musique, où ils se logent, comment ils s’habillent, les risques qu’ils prennent, les marques de leurs appareils photos, le format de leurs tirages, toutes ces précieuses données, pour une hypothétique nouvelle série asiatique.

Même si ça a commencé il y a presque 10 ans, la presque totalité de mes images depuis 4 ou 5

ans est asiatique, faisant le grand écart du Japon jusqu’à l’Inde.

Tout ça pour dire, que je m’apprête une nouvelle fois à quitter l’Asie, demain soir et que chaque fois ça m’embête.

Mais c’est l’été en France et tout ira bien, mais si je réfléchissais à ce dont j’aurais le plus envie, ce serait de m’envoler de Saigon demain soir pour Calcutta via Bangkok, retrouver Parimala et repartir travailler tous les matins à 6 heures dans la jungle bengali avec nos ordinateurs pour de nouvelles expériences… et de terminer les soirées dans les restaurants de Calcutta avec des torrents de pluie de mousson qui ruissellent sur les vitres.

J’ai lu dans un article ce matin que les pousse-pousse à bras avaient été interdits à Calcutta ces derniers mois, ils donnaient une mauvaise image de la ville ( ! ), …c’était paraît-il le seul moyen de se déplacer dans les rues lorsque pendant les mois de mousson ( en ce moment ) les rues sont inondées jusqu’à un mètre.

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14 juillet 2006

En arrivant à Bangkok il y a un peu plus d’un

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En arrivant à Bangkok il y a un peu plus d’un mois, j’avais reçu un message me confirmant que ma proposition d’exposition Calcutta avait été retenue par la Maison des Indes.

Hier soir j’ai reçu via email la maquette du carton d’invitation et du texte de présentation.

Maintenant il me reste à choisir et réaliser les images.

La maquette semble réussie, couleur chocolat, quant au texte il reflète pas trop mal ce que je veux montrer. Calcutta ville sophistiquée et voluptueuse à l’encontre des idées reçues.

J’ai répondu à La Maison des Indes puis je n’ai fait que lire et faire des siestes.

Aujourd’hui c’est le 14 juillet et nous ne sommes pas sortis de l’hôtel.

On regarde le lac de la terrasse et on lit. Il pleut, puis une minute plus tard il fait soleil et le lac est gris jaune, puis une minute après le lac est vert émeraude et il pleut en même temps qu’il fait soleil.

Raphaël lit Un américain tranquille de Graham Greene et moi toujours Les rizières rouges qui me donnent toutes les informations intéressantes pour une série hypothétique l’an prochain à Phnom Penh.

C’est exactement ce que je cherchais, la vie au quotidien des correspondants de guerre entre Singapour qui en 1965 semble plus ressembler à Calcutta aujourd’hui qu’à la ville de verre asseptisée qu’elle est devenue… Saigon envahit par les américains, Phnom Penh à feu et à sang, Hong Kong dernière base de l’Empire...

Les correspondants sont ce que j’imaginais, aussi bien des fils de Mandarins de la Chine du Nord exilés à Hong Kong que des fils de fermiers australiens, tout à la fois idéalistes et galvanisés par le risque.

Le héros (fils de fermier australien) tombe amoureux de l’Asie dans le quartier chinois de Singapour à peu près pour les mêmes raisons qui m’ont rendue Calcutta ou Bombay si nécessaires aujourd’hui.

En fin de matinée, je me suis assis dans la bibliothèque et j’ai trouvé le second tome du journal de voyage du Comte de Beauvoir, Pékin, Yeddo, San Francisco écrit en 1876.

J’avais lu le premier tome il y a deux ans, Chris Marker le mentionnait, disant que c’était l’un des plus beaux récits de voyage qu’il avait lu.

J’en pense la même chose, avec ceux de Chris Marker lui-même et son chef d’œuvre Film/journal de voyage japonais Sans Soleil, les récits d’Alexandra David Néel et ceux de Victor Segalen.

D’autres me plaisent sans me procurer le même souffle que ces quatre auteurs, Nicolas Bouvier qui dit des choses magnifiques sur le voyage mais qui correspond moins à ma sensibilité, trop friand d’efforts, de privations pas assez enclin au plaisir… peut-être trop « chrétien » pour moi, même si je l’admire beaucoup.

Et puis il y a les récits de voyages écrits ou filmés qui m’énervent, certains intelligents et bêtes à la fois comme ceux de Leiris ou les films sur l’Inde de Louis Malle, superbes pour ce qui est de l’image et fatigants avec cette voix off plaintive qui raconte combien le porteur de sable qu’on voit grimper l’échelle en ce moment gagne de roupies et que c’est un scandale d’y penser quand on sait que etc. etc.

Et il enchaîne sur les conditions de travail ou d’hébergement de... croyant désigner la vérité alors qu’il ne fait que déplier des paravents devant cette supposée vérité avec ce discours politique d’un occidental des années 60.

Les indiens méprisent ses films et je les comprends, comme ils sourient poliment chaque fois qu’un occidental imagine de son devoir de poser ouvertement ou avec malice le problème du système des castes, alors que ce qu’ils en savent ne dépasse guère ce qu’ils ont appris dans un article de presse…

Il faudrait leur expliquer 8000 ans d’histoire, puis qu’ils s’informent sur la complexité mathématique de ces systèmes et sur leur capacité de transformation « non apparente » et enfin qu’ils se demandent pourquoi les indiens sont ce qu’ils sont aujourd’hui malgré tout ce qui s’est interposé sur leur route et pourquoi nous sommes en Europe si angoissés par ce que nous avons fait de nous mêmes et dont on ne sait plus trop que faire…

Dans ceux qui m’énervent il y en a qui n’ont pas même le talent de Louis Malle.

J’avais emporté avec moi un livre, Bangkok la nuit que j’ai du abandonner tant il me mettait en colère.

Deux journalistes, une femme et un homme, en poste à Bangkok depuis dix ans qui pensant connaître la ville veulent nous faire profiter de leurs connaissances.

Ils décrivent les mêmes personnes que je regarde avec délice, dîner dans la rue, rouler sur leurs scooters avec légèreté, élégance et humour comme s’ils décrivaient des insectes avec englués dans un monde qui aimerait bien mais qui n’y arrive pas.

La fureur de vivre minable de la jeunesse motorisée de Bangkok, les restaurants avec les soupes crasseuses et les chemises ridicules qu’ils portent etc.

Ces auteurs étant amis de connaissances communes j’ai pensé leur envoyer une lettre d’insultes puis j’ai préféré laisser tomber le livre préférant faire avancer ce que je vois plutôt que de me battre bêtement contre des esprits qui parlent du monde comme d’un objet de consommation.

C’est tout le génie de Chris Marker ou du Comte de Beauvoir qui parlent tous deux du Japon à un siècle de distance, leur pensée est la même.

Si le décor qu’ils décrivent est différent, le monde qu’il font apparaître par leurs mots est le même monde. C’est ce qui m’a sauté aux yeux ce matin…

Ils sont absorbés par ce Japon sans préjugés d’époque, il décrivent regardent font apparaître ce qu’il y a de plus beau dans ce qui se déroule devant leurs yeux comme s’ils parlaient de la personne qu’ils aiment… essayent d’apprendre tout ce qui se cache derrière les apparences avec une curiosité et une intelligence tellement jouissives qu’elles en deviennent presque érotique.

Le monde qui apparaît sous la plume du Comte de Beauvoir est le monde des estampes de Hiroshige ou Hokusai. Aussi irréel, humain et sophistiqué à la fois…

Puis il aborde les notions de voyage et d’errance avec beaucoup de finesse et sans commodité intellectuelle.

Enfin voilà quatre chef d’œuvres pour chasser les visions dérisoires de ceux qui parlent du monde comme s’ils décrivaient ce qu’ils voient à la télévision.

13 juillet 2006

. la villa de Bao Dai Dalat . . . . . . . . Nous

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Nous avons marché aujourd’hui dans Dalat, qui ressemble à Thonon-les-Bains, Enghien-les-Bains ou Arcachon, avec des chapeaux coniques de ci, de là, des nuages qui enveloppent les pins, des fleurs et seulement des vietnamiens qui ne ressemblent pas tout à fait aux autres.

Ils sont habillés avec des pulls, des cravates, des pantalons en jersey et quelquefois des chapeaux de feutres, les enfants ont des passe-montagnes et des moufles...

C’est très irréel et après un mois et demi d’Asie du sud-est, retrouver cette étrange France, douce, décalée mais charmante procure de drôles de sensations.

Cet après-midi, nous avons visité la villa achevée en 1938 de Bao-Daï, le dernier Empereur du Vietnam décédé il y a peu de temps à Paris. Je me souviens d’une petite élève il y  a une dizaine d’années qui m’avait dit je suis la petite fille de Bao Dai. C’était un dandy réputé pour son amour de la chasse, des bals mondains et des femmes… Ces personnages qui n’ont servi presque à rien, rejetés par l’Histoire, manipulés, mais porteur de toute une histoire qui s’évanouie avec eux, m’intéressent toujours.

Ce qu’ils ont fait de leur bizarre existence m’intéresse aussi.

Quoi qu’il en soit, j’ai parcouru dans tous les sens sa villa qui a galvanisé mon oeil photographique. Nous y étions juste avant la fermeture, seuls, au milieu de ces salons fleuris ouverts sur la forêt de pins, et de ces chambres vides bleues et jaunes …au crépuscule.

Et encore nous n’y avons pas dormi comme des amis pour qui les gardes avaient dénoué les nœuds des cordons protection afin de leur offrir le lit de l’empereur il y a je crois un peu plus de dix ans.

Ce doit être incroyable de dormir dans cette villa hors du temps et hors de l’histoire, suspendue au dessus de la ville.

12 juillet 2006

Dalat

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Pour ce qui lisent le blog et qui connaissent Parimala, je viens de recevoir des nouvelles après les attentats de Bombay hier. Elle a détourné son chemin d’un endroit qui a explosé au même moment, et va heureusement bien.

Je déteste voir les images de ce métro que je connais bien et de ces visages que j’aime beaucoup sous cette menace.

Je pense souvent à la menace islamiste en Inde, ce serait quelque chose de très triste de voir mourir ce qui à mon sens n’existe que dans cette société et qui repose depuis 8 millénaires sur la souplesse infinie de l’hindouisme. 

Je vois de drôles de nouvelles qui s’enchaînent à la TV. Après Bombay, on voit que les enfants français ont perdu leur boussole et tombent comme des mouches dans les piscines pendant que les vieux meurent à cause des effets combinés de la chaleur et de la solitude.

Comme je disais à Parimala un jour dans mon mauvais anglais et qui a provoqué chez elle un long fou rire :  When is too hot in France, old people are killed, qui se traduit pour ce qui maîtrisent le même anglais que moi par quand il fait trop chaud en France, les vieux sont tués

Ce matin nous avons quitté Saigon à 10h30, par la route qui monte à Hanoi à 1800 km au nord. On longe pendant deux heures des quartiers très laids, une zone industrielle ponctuée tous les 150 mètres d’énormes églises roses et bleues avec des statues dans l’esthétique de celles de Lourdes.

Malgré mon attrait pour les mélanges inopinés et les superpositions improbables celui de pneus, et moteurs de camions avec des vierges colorées ne m’a rien inspiré.

Heureusement, après ces deux heures on tourne sur la gauche et il reste trois bonnes heures de route pour grimper sur les plateaux à 1500 mètres.

Sur ces hauts plateaux on cultive une plante de thé à la feuille beaucoup plus sombre que celui qui dégringole sur les pentes de Darjeeling.

Peu à peu la montagne se couvre de pins et depuis 16 heures nous sommes dans un très bel hôtel construit en 1922, avec baignoires, téléphone, et ventilateur d’époque.

Dalat est une station d’altitude développée dans les années 20, et qui comme a Darjeeling est restée suspendue dans le temps

Dans le Hall Yvonne Printemps chante, et en bas du perron on voit une traction avant.

Au dessus du lit les baigneuses de Renoir sont accrochées et dans la salle de bain, un tableau de Monet qui représente les remparts d’Antibes, avec la maison de mon grand-père où j’ai passé de nombreuses vacances et que je contemple aujourd’hui des montagnes indochinoises.

Tout ça est drôle et donne enfin l’envie de se reposer, je vais essayer de lire, de dormir et de respirer l’air frais des montagnes…

Il paraît que les fraises sont bonnes à Dalat.

11 juillet 2006

SAIGON

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Très grosse journée encore et donc un petit blog.

Nous avons quitté Phnom Penh ce matin à midi, avons survolé le Mekong, et nous sommes posés à Saïgon en début d’après-midi.

Installés au Grand Hôtel en bas de l’ancienne rue Catinat, un hôtel comme je les aime, fatigué et plein de style… Je retrouve Saïgon onze ans après et Raphaël la découvre.

Nous avons marché plusieurs heures dans la ville. Selon l’endroit d’où l’on vient la perception est très différente. La dernière fois j’arrivais de Hong-Kong, cette fois de Phnon Penh… En arrivant de Phnom Penh, la vie à Saïgon paraît drôle et facile. Tout pétille, il y a quelque chose de méditerranéen, dans les sourires, la décontraction. Les vietnamiens ne se sont pas transformés depuis onze ans, des boutiques branchées ont ouvert, des buildings se sont construits, ils s’affairent plus et les jeunes que je vois au guidon de leurs vespas étaient des bébés endormis sur les portes bagages… c’est donc une nouvelle génération qui circule dans la ville comme un dragon bien réveillé, mais les vietnamiens sont restés les mêmes, aussi affables, détendus et affairés que dans mon souvenir. J’aime breaucoup leurs maisons et immeubles étroits et colorés qu’ils construisent, on ne voit cette architecture qu’ici… Quelque chose dans la ville me fait penser à Barcelonne.

Demain très groose journée encore; nous avions le choix entre onze heures de train ou huit heures de route pour grimper dans les montagnes et atteindre Dalat, nous y monterons en voiture et quitterons Saïgon à 10 h 30. Ce soir nous dinons au 12 ème étage sur le toit le l’hôtel.

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10 juillet 2006

. . . . A Phnom Penh nous nous déplaçons qu’avec

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A Phnom Penh nous nous déplaçons qu’avec des moto taxis.

Il y a peu d’autres moyens de déplacements et c’est celui qu’utilisent le plus souvent les habitants.

Les cambodgiens montent jusqu’à cinq ou six, et s’autorisent de téléphoner ou de s’endormir sans inquiétude.

Nous, nous montons Raphaël et moi derrière le chauffeur, et c’est très grisant de parcourir les rues et les avenues la nuit dans le vent chaud.

Aujourd’hui court Blog, car je suis fatigué.

Ce matin je suis passé au Centre Culturel Français, j’ai rencontré le Directeur, on a parlé d’une exposition hypothétique sur Phnom Penh l’an prochain… Du coup, ca m’a inspiré des questions, redonné de l’adrénaline et de l’anxiété. Ca me demande de l’énergie mentale de redevenir artiste.

J’ai cherché un Labo qui pourrait peut-être tirer les images, j’ai acheté un livre pour titiller mon imaginaire, Les rizières rouges de Christopher Koch.

La vie d’un photo-reporter australien dans le Cambodge de 1976… Ce que j’ai en tête depuis que nous avons attéri à Phnom Penh.

Nous avons terminé l’après-midi en visitant quand même le Palais Royal, étincelant au soleil couchant.

9 juillet 2006

Le marché de Phnom Penh (photo au dessus et

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Le marché de Phnom Penh (photo au dessus et suivante)

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Deux jours que nous arpentons Phnom Penh.

Ceux qui sont un peu plus âgés que moi doivent avoir des images des événements des années 70 en tête. Moi j’en ai un souvenir lointain, qui se mélange avec des photos de la guerre du Vietnam.

Le 17 avril 1975 les Khmers rouges ( Pol Pot à leur tête) ont pris le pouvoir à Phnom Penh, ils ont assassiné les intellectuels et ont instauré la terreur en vidant la ville de ses habitants et en les transformant en esclaves dans les rizières du pays. Le génocide a fait 2 millions de morts.

Depuis que je suis au Cambodge je rêve chaque nuit des Khmers rouges, non pas que les traces soient fortes, ni que l’on sente cette terreur… au contraire on sent à peine l’ombre de ce passé récent.

Je me souviens d’images de la capitale restée déserte pendant trois ans, les maisons et les rues vides avec seulement des chiens errants, des rats et des hommes armés…

Comme souvent en Asie, les traces disparaissent vite, et Phnom Penh aujourd’hui sur ce passé récent construit des immeubles, ouvre des bars, sourie et s’amuse…

Un chose est présente par son absence, c’est l’absence des vieux, il y a très peu de vieux…

Par contre les cambodgiens semblent récemment se confronter à ce passé, et on voit de nombreux livres, émissions parler du sujet…

La seule fois qu’un cambodgien ait prononcé le nom des khmers rouges, c’est dans le temple en ruine de Kum Melea. Je lui demandais pourquoi on voyait tant de singes sur les frises du temple et aucun dans le temple.

Il m’a dit qu’ils s’étaient retranchés dans la forêt car les Khmers rouges les tuaient pour les manger.

Phnom Penh est une ville très intéressante. Pas aussi charmante que peuvent l’être Hanoi ou Saigon, mais plus sauvage, plus malmenée et boiteuse dans son évolution vers la modernité asiatique.

Hier matin nous sommes remontés en longeant le Palais Royal.

Là aussi le Roi est un personnage curieux. Sihanouk, vieillard charismatique, extravagant et personnage complexe qui a joué sur différents tableaux avec les multiples ennemis.

Il est marié avec Monica, italo-cambodgienne.

Il a la passion du cinéma d’Hollywood dont il a fait des remakes dans les années 60, en technicolor avec pour héroïne Monica qui danse sur des éléphants… et les domestiques du Palais pour figurants.

Aujourd’hui on le voit à la  télévision donner des réceptions où il chante des standards américains ou français de 22 heures à 3 heures du matin devant les couples de diplomates invités. On voit les diplomates enlacés et un peu hébétés danser pendant des heures sur l’air de Love me Tender et de La Vie en rose.

Après avoir longé le Palais nous sommes arrivés au bord du Mékong.

Comme disait Raphaël, quand on arrive au bord du Mékong on pense tout de suite à Duras.

Ce matin brûlant c’était très durassien, les flots et remous beiges du Mékong, la lumière blanche et les enfants des rues nus qui plongent au pied des kiosques coloniaux délabrés sous lesquels dorment des infirmes et des marchandes de fleurs… (photos d’hier avec le hamac et l’escalier)

Un peu plus bas sur la promenade qui longe le fleuve nous sommes montés au premier étage d’un lieu également très chargé ; le Foreign Correspondents Club.

Très bel immeuble colonial comme on peut en voir à La Havane, dont toute la salle du deuxième étage est ouverte sur le Mekong comme une terrasse.

C’est ici que se retrouvaient et viviaient les photographes et journalistes étrangers pendant les années de guerre.

On voit leurs photos au mur, et c’est un lieu qui n’est pas qu’un vestige du passé.

Le décor est superbe, de gros fauteuils en cuir, des ventilateurs et un bar très fournis.

J’imagine l’atmosphère pendant les événements. L’adrénaline, les informations échangées, le mélange d’excitation et de peur, le travail à l’époque où les articles étaient encore tapés sur des machines à écrire, envoyés par télex et les photos sur pellicules devaient transiter par les airs pendant plusieurs jours et non comme aujourd’hui par les voies numériques.

C’est un endroit qui risque de se retrouver dans mon travail futur.

Si le Cambodge me commandait une série d’images comme ça a été le cas en Thaïlande, mon imaginaire s’appuierait sur ce lieu.

J’ai même aperçu et photographié l’acteur principal de cet imaginaire qui me permettrait de construire l’armature romanesque. Un américain expatrié, travaillant certainement pour une organisation internationale.

Dieu sait que les américains en général ne m’inspirent rien, mais celui-ci assis dans un fauteuil, a fait surgir dans mon esprit tous ses compatriotes photographes et journalistes  venus du Minnesota et de l’Arkansas dans un passé récent avec leurs désirs et leurs désillusions. J’observais ses gestes, ses attitudes et son regard qui avaient quelque chose d’un Hemingway pendant la guerre d’Espagne. Une espèce de lion américain fatigué qui voit poindre la vieillesse ; un divorce irrémédiable et plaisant avec son pays d’origine. Un érotisme exclusivement dédié à l’Asie, et la mélancolie de ces personnages qui savent qu’ils ne sont plus de l’endroit d’où ils viennent ni de celui où ils sont.

Ce personnage aperçu pendant une heure me permettrait d’inventer son enfance son présent et son futur, plus précisément que la représentation qu’il a lui-même de sa vie.

Peu importe finalement la proximité ou l’éloignement avec sa vie réelle… c’est peut-être sa vie fantasmée que je construirais.

Après déjeuner nous avons marché dans les salles ouvertes sur un patio du très beau musée national, où sont présentées quelques statues qui habitaient autrefois les temples visités en début de semaine.

Le soir nous avons dîné au bord du fleuve. C’était samedi soir, et la jeunesse de Phnom Penh  était allongée sur la promenade comme sur le Malecon à La Havane…

Ce matin, un conducteur de rickshaw qui ressemblait à une statues Khmer nous a conduit jusqu’à l’ambassade de France que je voulais voir à cause encore de l’histoire qui lui est attachée.

8000 personnes s’était réfugiées dans son enceinte en 75 avant que les Khmers rouges fassent sortir tous ceux qui étaient d’origine cambodgienne pour les exécuter. Les français ont été évacués par bus et camions vers la Thaïlande.

Nous avons traversé des quartiers très populeux puis j’ai photographié la Bibliothèque, superbe bâtiment colonial, l’hôtel Le Royal, la Gare et le marché qui datent tous des années 20 ou 30.

Le marché est un bâtiment superbe, qui ressemble à un vaisseau spatial posé dans la ville.

A l’intérieur la lumière filtrée et jaune donne une ambiance irréelle. J’ai passé un long moment à le photographier entre les comptoirs et les commerçants amusés…

Nous avons continué à descendre les rues brûlantes jusqu’à la poste et la librairie française qui lui fait face.

Ce soir nous retournons dîner et photographier le Foreign Correspondents Club.

8 juillet 2006

PHNOM PENH

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J’ai vu hier à la télévision que la minuscule route entre le Sikkim et le Tibet, reliant la Chine et l’Inde vient d’être réouverte. J’y étais avec Erik il y a exactement deux ans. La route de deux mètres de large, grimpe au milieu des éboulis pour atteindre les plateaux du Tibet qui commencent au Tsongé Lake un lac complètement noyé de brume, vert au milieu d’un paysage de pierre grises avec les drapeaux de prière multicolores qui flottent et les Yaks laineux qui apparaissent à partir de 4000 mètres.

Cette route est l’une des anciennes route de la soie, et j’imaginais lorsque j’étais assis au bord du lac les caravanes de Yaks laineux transportant dans le vent et les nuages des chargements de thé, de pierres précieuses, d’ambre en direction de la Chine… les marchands emmitouflés dans des couvertures comme nous l’étions.

Mais si je me permets autant de digressions je ne parviendrai jamais à rattraper le temps, j’aurais souhaité m’attarder un peu plus sur le monastère de Ta Prohm avec ces étranges copulations de l’architecture et du végétal qui produisent des visions fantastiques mais le temps avance.

Durant notre séjour à Siem Reap, en revenant de nos excursions épuisantes et après une escale par l’hôtel nous avons dîné dans deux endroits plein de charme propre aux pays de l’ancienne Indochine Française.

Le Grand Hôtel, bel hôtel des années 20, en bois, comme on en voit à Dinard, Menton ou Vichy… puis l’ancien Centre Culturel Français un superbe bâtiment moderniste blanc datant des années 40, tout en pergolas et bassins rectangulaires.

Ces deux établissements ouvrent sur la promenade au bord de la rivière.

Nous revenions dans les rues noires à peine éclairées, au milieu des vélos et des phares de motos surchargées et sur les trottoirs défoncés des marchands ambulants.

J’adore ces moments là, dans la nuit noire mais dans un brouhaha assourdissant et très fluide à la fois, avec les visages souriants qui émergent de la nuit.

C’est dans ces moments là, que j’éprouve la vraie liberté que me donne l’Asie, car j’ai accès ici à une fluidité et une douce folie qui me mettent dans un état psychologique à la fois éveillé et détendu où je lache prise. C’est l’idéal pour penser, créer et effectuer la plupart des choses intéressantes de la vie.

Voilà pourquoi entre autres facteurs je peux travailler trois fois plus en Asie.

Nous avons quitté Siem Reap hier soir au coucher de soleil.

Les couchers de soleil dans cette région comme à Calcutta ne sont pas oranges, ils sont jaunes presque verts, à Calcutta ils sont jaunes vifs très certainement à cause de la pollution, ici un soleil jaune orangé éclaire un ciel vert aquatique…

Les motos commencent à éclairer leurs phares et la nuit commence.

Nous devions descendre jusqu’à Phnom Penh en bateau par le Tonlé Sap mais l’eau du lac est trop basse encore et doit attendre le reflux de la saison des pluies et le temps que l’eau voyage des pentes de l’Himalaya pour arroser la plaine.

Nous sommes donc remontés dans un petit avion à hélice bruyant et sportif qui nous a déposé à Phnom Penh vers 21 heures.

Une autre chose dont je raffole c’est d’être à 20 heures dans le ciel vers une ville que je ne connais pas encore, que je me prépare à découvrir dans quelques minutes à partir des premiers détails sur la route à la sortie de l’aéroport, ni de savoir dans quel environnement je vais me coucher le soir… puis comment ma représentation imaginaire de la ville va s’estomper à mesure que la réalité s’épaissit.

Une première chose amusante, c’est que nous avions réservé l’endroit où nous sommes à Phnom Penh sur internet pour les prix qu’ils nous offraient sans trop s’attarder sur le descriptif.

En fait nous avons loué un immense appartement avec salon, grande cuisine et deux chambres, un sol de marbre noir et blanc comme dans le Mépris avec Bardot et Piccoli.

L’immeuble est situé au centre de la ville, et depuis hier j’ai l’impression que nous sommes des expatriés venus s’installer ici pour longtemps.

L’appartement me fait penser à celui de Bombay oùj’étais installé dans le quartier de Bandra, des rues défonçées, et des immeubles résidentiels installés tant bien que mal sur les côtés, avec les gardiens qui discutent à l’entrée éclairée.

Ce matin nous avons pris le petit déjeuner avec croissants français de la boulangerie de la rue dans la cuisine qui donne sur d’autres immeubles et le toit d’une pagode dorée, l’autre côté de l’appartement ouvre sur une terrasse et le jardin.

Ce qui apparaît de Phnom Penh depuis hier soir est très étrange, je me souviens qu’on m’avait dit ça va te plaire car c’est le Far west. C’est en effet étrange… mais ça m’intéresse beaucoup.

Je m’arrête là aujourd’hui avant d’aller plus avant, Raphaël regarde du catch chinois à la Télévision, pendant que j’écris, il est 10 heures du matin, on va plonger dans la ville.

7 juillet 2006

. . . . . Hier nous sommes passés sous les portes

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Hier  nous sommes passés sous les portes d’Angkor sur le triporteur à moteur dans la lumière matinale, avec les visages de pierre de face et de profil et les piliers formés par des têtes d’éléphants dont la trompe verticale qui cueillent des touffes de lotus. Une fois la porte franchie, à l’endroit où était dessinée la ville une file d’éléphants avançait lentement au milieu des singes qui sautaient.

Nous sommes repassés devant le Bayon, l’édifice que je préfère à Angkor.

On dirait un chaos de pierre d’où émergent ces visages de pierre hors d’échelle.

On a l’impression qu’il n’a pas de plan, contrairement à Angkor Vat, on a même l’impression qu’il a été construit par autre chose que des humains.

M. Glaize écrit que « le Bayon est moins une œuvre d’architecte que la traduction dans le monde des formes des spéculations d’âmes d’un grand mystique, le Roi bouddhiste Jayavarman VII », c’est exactement ce que je ressens.

Nous nous sommes arrêtés à Preh Khan, un monastère avec une superbe enfilade de pièces et de lingams conduisant à un stupa près duquel vit une vielle bonzesse que j’ai longuement observée et qui m’a semblé détachée du monde depuis longtemps.

Après une pause au faîte d’un autre temple nous avons pénétré dans Ta Prohm.

Nous y sommes arrivés après une averse, au moment où la lumière est la plus belle, car la lumière aquatique se déchire doucement et des percées de lumière donnent du relief aux formes, les insectes et les grenouilles sortent et sautent sur les bloc moussus.

Les arbres et la végétation à Ta Prohm ne font qu’un avec l’architecture, et s’enlacent organiquement l’un l’autre.

Les racines circulent sous les toits, soulèvent les colonnes écartent les murs et les soutiennent, on dirait de la lave claire qui a durci comme sur une autre planete avec d'autres règles physiques.

Je suis obligé d’écourter le blog car il est l’heure d’embarquer pour Phnom Penh.

5 juillet 2006

. . . . . . . Très grosse journée au Nord

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Très grosse journée au Nord d’Angkor et du Cambodge dans les montagnes.

Nous sommes partis tôt et après seulement quelques kilomètres de route avons suivi une piste de terre rouge qui monte à travers la montagne recouverte par la jungle.

Le paysage est idyllique, la vie semble douce comme dans le film Blissfully yours mais en même temps je superposais dans mon esprit la terreur et les exactions qu’avait engloutie cette jungle verte et rouille à l’époque des Khmers rouge.

D’ailleurs on conseille de ne pas s’éloigner de la piste à cause des bombes anti-personnelles.

Nous n’avons rencontré presque aucune voiture car il y en a très peu. Je n’imaginais pas le Cambodge aussi rustique. Nous avons traversé pendant plusieurs heures aujourd’hui des villages constituées de maisons toutes très proches dans leur construction, des paillotes sur pilotis, d’une quinzaine de mètres carrés 2 mètres au dessus des rizières. Elles deviennent en bois et s’agrandissent pour les plus nantis.

On voit des buffles qui dorment dans les rizières et leurs propriétaires dans des hamacs. Seuls les enfants sont un peu plus agités et jouent dans l’eau.

Nous avons fait une visite au Grand Bouddha couché tout en haut de la montagne de Phnom Kuleng. Au pied du rocher des vendeurs ambulants proposent pour des rites magiques différents produits :  amulettes, gris-gris, racines, têtes de chèvres, griffes de tigres etc.

Nous avons déjeuné au pied d’une cascade.

Excepté une jeep de l’Onu, nous étions les seuls occidentaux.

Tous les cambodgiens avec qui nous parlons sont agréables et très chaleureux comparativement à la gentillesse réservée des thaïs.

Nous avons roulé à nouveau longtemps pour redescendre sur Kum Melea.

Au milieu des champs avec les vaches qui broutent, des rizières et de la jungle, un temple majestueux qui s’est complètement écroulé sur lui-même.

Ce qui rappelle la majesté de l’édifice ce sont les portiques de plusieurs mètres, les bibliothèques et certaines galeries qui tiennent encore debout et la taille du périmètre…

Au centre la tour de 25 mètre s’est écroulée sur elle-même, c’est devenu une montagne de blocs énormes, avec des têtes sculptées de Vishnou qui émergent de ce chaos de pierre.

Les racines attrapent le monument comme une pince à sucre dans un sucrier, elles font basculer les murs mais en même temps les retiennent de la chute.

La traversée de ce chaos est dangereuse car il faut sauter d’un bloc moussu à un autre, descendre d’un portique en tenant une liane etc. nous étions heureusement guidés par un jeune paysan du village qui nous rattrapait adroitement.

Curieux d’ailleurs ce village de maisons en pailles qui vit à l’ombre de ce gigantesque temple écroulé sur ses trésors.

Cela a dû nourrir de nombreuses histoires dans l’imaginaire et dans la vie réelle.

Enfant ce doit être incroyable de courir dans ce gros vaisseau, on doit avoir l’impression de plonger dans Le ventre de la terre de Jules Verne, avec des dieux qui sourient encore renversés dans l’herbe des grappes de singes en bas relief la tête en bas et des galeries sombres qui ouvrent sur des bassins éventrés.

4 juillet 2006

. . . . . . . . . Hier, journée de repos

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Hier, journée de repos consacrée à la préparation de la découverte d’Angkor.

Lectures d’Histoire d’Angkor de Madeleine Giteau, La Voix Royale de Malraux etc.

Ce matin juste avant le départ dans la chambre j’étais tendu, parce-que je savais que je me préparais à entrer dans quelque chose de merveilleux et que j’avais peur de ce que j’allais trouver.

Non pas peur que la ville morte ne soit à la hauteur de mes espérances esthétiquement mais que je ne vois que la dépouille de quelque chose que je me représentais, sans âme et que le rendez-vous soit manqué comme ça m’est arrivé quelque fois à cause des altérations du tourisme.

Nous sommes partis en tuc-tuc (triporteur à moteur) sur la route d’Angkor à 5 km de l’hôtel, 

à travers la forêt.

On longe un bassin puis on aperçoit les tours minérales d’Angkor-Vat au dessus des feuillages.

J’ai tout de suite compris que mes craintes n’auraient pas lieu d’être. Peu de monde, presque pas de tourisme occidental et aucun aménagement touristique. Des touristes asiatiques qui habitent joyeusement le lieu et le rendent encore plus attachant à regarder.

Le temple d’Angkor Vat apparaît comme dans mes lectures, mystérieux, bizarre, minéral et sombre au mileu de la jungle qui l’entoure.

J’ai rarement vu quelque chose de si beau.

Dans les galeries sombres où nous avons marché pendant plusieurs heures on voit encore des bouddhas avec des nonnes bouddhistes, au pied des escaliers et des tours on marche dans une civilisation qui n’existe plus.

Si Angkor Vat m’a plu, ce qui m’a le plus touché c’est l’entrée dans la ville d’Angkor Thom.

C’était une ville de 1 million d’habitants à l’an mil, à l’époque où Londres en avait 50000.

On passe sous la porte pour franchir les murailles, puis on atteint le temple (le Bayon) construit au centre.

On a la sensation de se retrouver dans le décor d’Indiana Jones, qui s’en ai inspiré sans aucun doute.

Le temple ressemble à une montagne minérale sombre.

Sur chacun des quatre côtés des tour carrées, de gigantesques visages de pierre regardent dans tous les sens.

54 visages au total, qui regardent le monde avec des traits paisibles et des sourires énigmatiques.

La pierre est rongée et humide et nous nous sommes promenés plusieurs heures dans les galeries, puits, cryptes et couloirs sur plusieurs étages avec des bouddhas enfumés, et ces visages de dieux ou de rois qui se détachent sur le ciel noir et la jungle mouillée.

Ensuite nous avons quitté le temple pour marcher dans ce qui était la ville à la recherche d’autres vestiges du palais Royal, de la terrasse des éléphants et du Roi lépreux…

On marche sur des petits chemins de terre rouge à travers la forêt et nous avons subi plusieurs grosses averses qui rendent le paysage encore plus magique.

J’imaginais ce qu’avait été cette civilisation comme la relate un voyageur chinois Tchéou Ta-Kouan en 1296 dans son journal de voyage ; il décrit les rues, les femmes, le Roi « …quand il n’a pas de diadème il enroule autour de son chignon des guirlandes de fleurs odoriférantes de l’espèce du jasmin. Sur le cou, il a près de trois livres de grosses perles. Aux poignets, aux chevilles et aux doigts, il porte des bracelets et des bagues d’or enchâssant des œils-de-chat. », il décrit la ville ses systèmes hydrauliques, ses maisons, ses ustensiles…

Une civilisation sophistiquée, et aujourd’hui on marche dans cette jungle qui a recouvert la ville et où courent des poules…

J’imaginais Paris comme cela  après un pas de danse de l’histoire, et qu’il ne reste de Paris que Notre Dame, quelques morceaux du Louvre et de la Place St Sulpice envahis par la jungle et à la place des rues et des boulevards des poules et des cochons qui courent entre les paillotes… et les vestiges de balcons effondrés dans l’herbe touffue.

Nous avons terminé par la terrasse du Roi Lépreux, statue sereine et asexuée posée sur une terrasse qui surplombe la jungle, au dessus d’étangs où des enfants nus plongent dans la vase.

J’ai acheté Angkor de Maurice Gleize, le guide publié en 1944 à Saigon et écrit au moment où l’Ecole d’Extrême Orient commençait à s’intéresser sérieusement à Angkor.

Nous sommes revenus en triporteur à travers la petite route rouge, en longeant à nouveau les tours d’Angkor-Vat au coucher de soleil.

3 juillet 2006

. . Samedi matin : je suis allé chercher des

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Samedi matin : je suis allé chercher des tirages au labo, nous avons pris la voiture, je suis passé à l’Ambassade pour signer mon contrat et régler des affaires avant le départ.

En fin d’après-midi nous nous sommes rendus à travers les embouteillages à la Maison de Jim Thomson, dont j’avais plus longuement parlé il y a un an.

Jim Thomson, espion américain, installé à Bangkok dans les années 60, qui a redonné du souffle à la production des soieries siamoises, qui a inventé une nouvelle façon de vivre la Thaïlande avec sa villa de bois sur pilotis peuplée d’objets d’art, au bord d’un canal, villa qui ressemble plus à un fantasme qu’à une maison réelle.

Il a fini par se volatiliser, disparu sans laisser de traces malgré les hélicoptères, et les recherches de l’armée, dans la villa d’amis antiquaires chinois en Malaisie, dans la jungle des Camron Highlands à l’heure de l’apéritif.

Il a largement contribué a nourrir mon imaginaire pour cette exposition, et John Lee est Jim Thomson pour au moins 5O % de lui-même, l’autre partie venant plutôt de la Chine et du Hong-Kong des années 60, entre Bruce Lee et un troisième type de mauvais garçon.

Même le cocker est le chien que possédait Jim Thomson.

Au-delà du romanesque de sa vie, ce qui me plait c’est ce qui apparaît en négatif, par les silences, et les secrets qui nimbent tous les recoins de sa vie.

Les vols de têtes de bouddhas dans les grottes de la jungle, les voyages en avion à Hongkong, Kuala Lumpur, Singapour pour ramener une sculpture Khmer, transporter un nouveau motif pour sa soie, régler une affaire américaine, le rachat de vieux palaces oubliés, une vie amoureuse et sexuelle énigmatique… des amis plus qu’il n’en faut.

L’exposition Dialogues, qui était un choix de pièces de Christian Lacroix mis en vis à vis d’œuvres d’Art de sa collection et dans laquelle était montrée l’une de mes images a été exposée dans sa villa à l’Automne.

Le directeur actuel de la villa avec qui j’ai échangé un email cette semaine et qui était à Moscou m’a invité à passer pour une visite privée.

Je ne voulais pas partir de Bangkok sans profiter de cette invitation.

La visite de la Villa, à la nuit tombante, presque seuls, avec les lampes éclairées, les bouddhas qui habitent chaque perspective, la salle à manger avec la table mise et la vaisselle chinoise, le lit en soie beige et jaune et les divinités tout autour, le bureau, les portes chinoises ajourées pour séparer les pièces, la villa chinoise miniature qui est un labyrinthe pour souris, le jardin autour, le bruit du canal…

un an après, j’avais l’impression de marcher physiquement dans mon imaginaire.

J’ai laissé au directeur un catalogue, une affiche et les cartes postales de Marayat & John Lee, si les autres ne le reconnaissent pas l’esprit de Jim Thomson s’en amusera peut-être.

Nous avons roulé pour rejoindre la Queens Gallery sous la pluie, j’y ai déposé des cartes

postales de l’expo.

Puis pour la dernière soirée j’avais envie de dîner dans China Town, où je n’avais pas eu le temps de rentrer depuis mon arrivée.

Là aussi, ça ressemble à mes rêves chinois.

Raphaël disait justement, on ne sait pas si on est à New-York, Hong-Kong ou Shanghai…

Sous une pluie ininterrompue, les lampions rouges qui se balancent, les devantures d’échoppes avec des nuages de vapeurs, les ruelles avec des temples et des dragons rouges et dorés en perspective, les immeubles déglingués avec des brassées de câbles électriques qui communiquent d’une fenêtre à l’autre et servent de support à des guirlandes de lampions, les minuscules boutiques où tout se vend, les visages des vieux chinois qui regardent la pluie en fumant, une cage à oiseaux sur les genoux… je raffole de ce monde là et je regarde tout sans jamais m’en rassasier.

Sur les trottoirs entre les vitrines des marchands ambulants et malgré la pluie, sont installés sous des tentes, des tables pour manger l’une des meilleures cuisines chinoises que j’ai goûtée. Ce samedi soir, les trottoirs étaient bondés de familles thaïs et chinoises et de groupes d’amis qui se restauraient. Nous nous sommes installés au milieu et nous avons mangé une fondue de gambas et poissons, et un autre plat de crevettes délicieux.

Nous avons continué à errer après le repas sous la pluie, entre les trottoirs défoncés, les entrées d’immeubles déglinguées et la foule assise… Ce quartier de Bangkok me rappelle par pas mal de côtés Calcutta et ce que je préfère à Calcutta.

Mais Calcutta est quelques degrés au dessus encore pour ce qui est de la folie, du mystère, de la sensualité de ses habitants et de l’écroulement de ses immeubles.

Nous avons pris un taxi qui nous a conduit à Phra Arit Road, la rue des bars branchés, j’y ai retrouvé pas mal de mes connaissances Thaïs et françaises, Anan, Myrtille et son copain Thaï, un sculpteur qui est en train de réaliser un Bouddha de 15 mètres commandé par les moines d’un temple et qui semble aimer à égalité le Bouddha, l’alcool et l’amour… les compliments qu’il m’a fait sur mon expo m’ont fait plaisir, venant de ce type de personnage… Jin un franco-japonais très intérieur que j’imagine facilement marcher dans Fûdo…

Nous avons assisté à un concert sous la pluie, installés sous des tentes dans le back stage derrière la scène.

Je me suis difficilement arraché à ma dernière nuit à Bangkok pour rentrer à l’hôtel.

La matinée a été consacrée à ranger les câbles, les catalogues, les affiches, le Ganesh doré entre les chemises et les livres et à organiser tout ça dans la valise.

Nous avons rejoint l’aéroport vers 13 heures, une dernière fois dans la limousine noire et à nouveau au son des Quatre Saisons.

Je suis ravi du travail réalisé pendant ces trois semaines ici et infiniment reconnaissant aux thaïs qui m’ont offert une exposition d’aussi bonne qualité.

Je raffole de me déplacer d’un endroit à l’autre et je crois que je pourrais faire ça toute ma vie sans m’en lasser mais j’ai toujours un mal fou à quitter les endroits, surtout lorsque j’y ai créé des liens amicaux et de travail.

Nous sommes montés à 14h 30 dans un petit avion à hélices qui devait nous amener vers les citées mortes d’Angkor ( Siem Reap ) …et qui l’a fait à travers un ciel de mousson presque inquiétant.

Quand on sort des nuages pour descendre sur Angkor, on ne voit que de l’eau sur des centaines de kilomètres, tout nage sous la mousson, on voit à peine quelques toits, chemins, lignes de palmiers qui émergent puis la jungle qui baigne les pieds dans l’eau.

Très curieux de se retrouver dans cet univers rural après trois semaines aussi urbaines derrière moi.

Je vais commencer à décompresser et me reposer peut-être ici.

Aujourd’hui nous ne faisons rien, nous nous préparons à découvrir les temples les jours suivants.

L’hôtel est calme presque vide et enfouis dans des jardins magnifiques et des étangs traversés par des ponts et des galeries au dessus des lotus.

1 juillet 2006

Après le vernissage de Pink Man, sur un pont du

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Après le vernissage de Pink Man, sur un pont du métro, le BTS, près de l’énorme Centre Commercial Siam Paragon, nous sommes descendus à travers les tapis roulants, ponts en bétons sur trois étages, et esplanades de vitrines illuminées, directement derrière des pylônes de béton de 20 mètres de haut avec l’autoroute perchée au dessus, dans un petit jardin dans lequel est niché une villa en bois qui est restée intacte au milieu de cette folie urbaine.

Cet amoncellement me séduit toujours et je prends énormément de plaisir à suivre du regard cette superposition, et ces dédales qui communiquent.

Des tours de 65 étages en marbre blanc rose et en verre, des boutiques de marques partout, mais devant la vitrine adidas, une rangée de femmes qui cousent avec des Singer des années 50,

et ont installé des tables de camping sur lesquelles elles cuisinent et sous laquelle dort un enfant… des trottoirs défoncés avec des vendeurs de photos du Roi au kilo, de pékinois, de toutes les sortes de boulettes et brochettes grillées, et minuscules sucreries…

Les taxis roses bombons, le bruit, mais des mouvements calmes, fluides sans aucune marque

de nervosité même lorsque la voiture n’a pas avancé d’un mètre depuis 35 mn.

Ce que me communiquent très vite les asiatiques, du Japon à l’Inde, en passant par la Thaïlande c’est la lenteur des mouvements.

Très vite je ralentis mes mouvements, me débarrasse aussi de tous les mouvements désordonnés qui ne me sont pas nécessaires et qui ne sont que de la nervosité ou qui dans nos sociétés donnent l’illusion que nous sommes très occupés, je baisse la voix de quelques décibels, attend en silence lorsqu’une situation est bloquée…

Mais si je suis comme une éponge dans les sociétés asiatiques et que je me fond très vite dans le mouvement, ce n’est pas un apprentissage que je fais, c’est ce qui est troublant à chaque fois, c’est que je reviens aux mouvements, aux modes d’échanges qui me sont le plus naturels et qui me rendent le plus calme avec moi-même…

C’est pour cette même raison que les départs d’Asie sont si désespérants à chaque fois.

Car que dans ce sens, je dois réapprendre tous les mouvements et les modes de communication qui ne me sont pas du tout naturels et qui sont par conséquent porteurs de colère, de déprime et de violence psychologique.

J’aurais des milliers de détails à analyser les uns à la suite des autres… comme le rapport à l’extérieur ou bien le fait de prendre soin de ne jamais mettre l’autre en défaut, ni devant ses faiblesses ou incapacités… Les occidentaux qui ont la manie de faire l’inverse voient cela d’un mauvais œil, comme si ça avait à voir avec de l’hypocrisie et de la perte de temps, pour moi c’est la façon la plus pacifique d’avoir à faire au meilleur de chaque personne.

Pour en revenir à la vielle villa sous les ponts en bétons, nous avons mangé et bu beaucoup de whisky avec nos amis français qui vivent tous ici.

Ils ont chacun des histoires singulières qui les ont conduit à Bangkok.

Ils sont français mais ne le sont plus tellement non plus… ça fait souvent longtemps qu'ils ont commencé à aller d’un endroit à l’autre sur la planète…

J’ai adoré ce décor, dans la chaleur, les tables pleines de victuailles et de bouteilles, les groupes de thais qui rient et parlent dans la nuit, le bruit des voitures au dessus de la tête et la musique avec une voix sirupeuse dans les oreilles… les chats qui dorment entre les bouddhas et les bambous, les orchidées qui flottent dans un petit bassin.

Nous avons terminé tard, ivres et joyeux.

Hier en fin d’après-midi je suis retourné à la galerie.

Un chaîne TV tournait dans l’expo. Ils m’ont filmé en faisant des spirales autour de moi.

Je serais curieux de savoir ce que ça donne, mais je ne le verrai pas car ça passera à la TV, dimanche dans une semaine à 11 heures.

Ensuite j’ai présenté mon travail pendant 1h30 à un petit groupe d’étudiants en art, curieux.

Très difficile de quitter la galerie ensuite, car je n’y retournerai certainement pas.

J’ai du mal à lâcher les images, qui ne m’appartiennent plus, mais il faut que je le fasse car ça me reposera.

Nous sommes partis les bras chargés de mes catalogues.

J’ai la sensation d’être un voyageur de commerce d’images car je vais quitter la Thaïlande, ma valise pleine d’images. Des Tirages, mes catalogues, mes deux cartes postales, et deux affiches…

Les thaïs m’ont donné beaucoup à ce niveau là aussi.

Nous avons terminé la soirée chez Ark, Eme et Museum à boire du Veneto et discuter.

30 juin 2006

. . ...avec Ark . . . . Quelques photos prises

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...avec Ark

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Quelques photos prises par Raphael pendant le vernissage

Le blog que je n'ai pas eu le temps de publier hier:

Le vernissage a eu lieu et s’est bien passé.

Je suis arrivé vers 16 heures après avoir passé la matinée à me détendre sans y parvenir complètement.

Les titres (cartel sous forme de stickers), ont été posés 20 mn avant l'arrivee des premieres personnes et les catalogues sont arrivés 10 minutes avant… à la facon thaï, mais à 18 heures tout était parfait, les fleurs dans les vases etc.

J’ai passé ensuite deux heures et demi à parler, avec des personnes différentes d’une image à l’autre… ou devant le buffet Thaï délicieux.

L’exposition semble-t-il plait, Ark et content et moi aussi !

Depuis hier je suis épuisé, jambes en coton, mal à la tête… c’est la tension qui s’en va et qui me laisse en morceaux. Le plus curieux c’est le sentiment de mélancolie qui arrive après le vernissage et les jours suivants. C’est le vide que laissent les images portées pendant un an et qui ne m’appartiennent plus.

Je me suis détendu ce matin en faisant des choses futiles, et en achetant un polo et un sac au Siam Paragon, en marchant sur les trottoirs moites et en achetant des photos du Roi.

Nous partons au vernissage de Pink Man dans le métro aérien.

28 juin 2006

Court blog aujourd’hui. Ce soir c’est le Opening,

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Court blog aujourd’hui.

Ce soir c’est le Opening, je me prépare et je recois toutes sortes de sentiments contradictoires qui ont à voir avec le trac.

Hier, grosse journée à la Galerie, accrochage d’abord, puis l'éclairage a été un moment drôle et non préparé où j’ai dû tout improviser et palier aux problèmes alors que j’ai bien peu d’expériences dans ce domaine.

J’ai compris que personne ne m’apporterait de conseils alors j’ai essayé de faire de mon mieux.

Lia et Ou, la jolie assistante de Ark et son graphiste qui ressemble à un panda, ont découpé les stickers des titres tout l'apres midi, j’ai préparé avec Raphaël mon court discours en anglais qui commence par : If I work in Asia it is not by accident…

Nous sommes revenus tard de la galerie, vidés, et sommes allés nous restaurer dans un restaurant laotien niché dans un jardin au pied d’une tour de 60 étages.

En sortant pour faire baisser le stress nous sommes montés boire un verre dans les étoiles au 64 eme étage d’une tour.

Un des lieux les plus bizarres et impressionnant que j’ai vu.

On est dans le ciel et le vent, le bar s’appelle le Siroco.

C’est un temple Romain avec des escaliers de la taille de ceux qu’on voit dans les péplums qui conduit vers une jetée surplombant le vide où est installé le bar.

On n’a pas la vue d’une tour mais une vue d’avion, et on a réellement l’impression d’atterrir dans la ville, en arrivant d’une autre planète, l’air chaud, la musique, les flambeaux, la black qui chante et les voiles de sa robe qui flottent, la lumière bleue et verte sur ces visages en ombres chinoises, la ville qui scintille sur des centaines de kilometres autour, les autoroutes qui serpentent... provoquent de belles sensations.

J’ai dormi et me suis réveillé toute la nuit, ce matin je suis mi détendu mi anxieux…

27 juin 2006

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26 juin 2006

. . . . . . Les images sont enveloppées dans du

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Les images sont enveloppées dans du papier bulle mal visible à l’écran. Je dis cela pour qu’on ne suppose pas qu’elles sont toutes ternes et grises !

Je n’ai pas repris le blog depuis le vernissage de Fashion Theater à la Queens Gallery.

En sortant les bars de Bangkok fêtaient le début du Mois de la Photo et avaient fait des expos sur les murs, parfois intéressantes…

Il faisait chaud et j’ai bu beaucoup de whisky avec soda ; l’affiche Marayat & John Lee était partout ce soir là sur les murs et dans les vitrines.

Ark m’a présenté à beaucoup de monde, et les petits jeunes thais s’occupent de moi comme si j’étais un artiste très mur. Ils regardent si mon verre est vide, si j’ai faim, s’occupent de me choisir des taxis s’assurent que le chauffeur a compris où j’allais…

Cette façon de témoigner de la gentillesse me fait énormément de bien et me plonge dans un état de calme presque permanent.

Vers minuit je suis allé au Bed sur Sukhumvit. Une boîte de nuit en forme de vaisseau spatial blanc posé dans la ville. On monte par des échelles, à l’intérieur tout est recouvert de skai blanc.

Ce soir là, la sensation d’avoir presque achevé le travail, la plénitude qui s’infiltre tous les jours un peu plus, l’acceuil qui m’est réservé artistiquement ici …et le fait de passer ma nuit d’anniversaire dans un décor qui me plait autant, avec des personnes qui m’offrent tout ce que j’aime et tellement agréable à vivre… je nageais dans une sensation de bonheur pleine.

J’ai retrouvé mes connaissances thais et françaises et on a beaucoup dansé. Ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps. A 1 heure 15, j’ai annonçé que c’était mon anniversaire et j’ai reçu des cascades de baisers…

En sortant nous avons pensé aller manger des nouilles dans la rue, dans le taxi avec Anan, Sarah et Tong l’acteur de Tropical Malady j’avais l’impression irréelle de flotter dans un film.

Tout est smooth ici, dans un décor de tuyaux, de ponts et d’embouteillages, mais tout flotte.

La présence de Tong, l’acteur rend encore plus cinématographique mon champ de vision.

Nous avons terminé en mangeant des ice creams dans ma chambre jusqu’à 5 heures du matin.

Le lendemain j’ai dormi jusqu’à 13 heures.

Puis je suis allé avec ma belle voiture noire, acceuillir Raphaël qui arrivait de Paris !

Ce dimanche après midi pluvieux et chaud, le chauffeur avait décidé de mettre les quatre saisons de Vivaldi…

Pour continuer à fêter mon anniversaire, nous avons dîné au bord de la Rivière à l’Oriental.

Ce matin, réveil tôt pour réceptionner les images qui arrivaient de chez l’encadreur.

Etrange moment que de voir ces images enfin dans leur forme définitive, devenues solides…

Aidé de Ark et Raphaël j’ai disposé les images le long des murs avant l’accrochage définitif.

L’accrochage me plait je crois.

Raphaël était très surpris aussi de voir ces images, posées dans la galerie après cette année et toutes les petites histoires, et questions qu’il y a derrière chacune d’elles…

Nous avons passé la journée à la Galerie, retour 1 heure à l’hôtel, et nous y repartons car les images vont monter sur les murs ce soir.

Mon plaisir de travailler avec les thais est de plus en plus fort.

C’est curieux mais très rapidement je prends leur fluidité, leur rythme, leur logique car je suis en confiance et qu’ils le sentent…  et ils m’offrent la leur.

Il ne me manque rien, car j’ai tout ce que je préfère en même temps et au même endroit !

24 juin 2006

J'ai arrêté avant hier avant le Fashion Show.

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J'ai arrêté avant hier avant le Fashion Show. Beaucoup de monde, à nouveau une princesse, très jeune cette fois, l’hymne, des robes cocktails, le défilé…

Je suis revenu un peut moins tard que d’habitude à ma chambre, j'ai recu un appel a 6h30 de Nice au moment ou le soleil se leve sur les toits de Bangkok, nous avons beaucoup ri.

Je me suis rendormi. J’ai fait quelques courses dans le quartier, cartes de visites, un passage par le labo… dans la rue j’ai croisé une image irréelle, un vendeur habillé de rouge qui promenait une colonne de sachets plastiques gonflés par l’eau contenant chacun un poisson rouge. Dans la lumière matinale de Silom, cette colonne ambulante de poissons rouges nageant les uns au dessus des autres était très curieuse.

En partant de l’hôtel j’ai vu sur la table une double page sur Bangkok Photo, de mon exposition, ils reproduisent l’image de la terrasse avec le cocker.

J’ai pris un taxi pour rejoindre la Queens Gallery, près du Palace Royal.

J’ai regardé l’éclairage se faire, les photos de Sarah Moon etc.

Nous avons déjeuné tout près avec Ark, Agnès, Sarah et Sébastien dans un restaurant qui s’appelle la Louisiana, avec des drapeaux suisses et un karaoké qui donne des frissons…

En sortant des torrents d’eau dévalait du ciel.

Un serveur est allé chercher un énorme parassol rouge et blanc et nous a reconduits jusqu’au musée, j’étais derrière sous le parapluie de Ark; on aurait dit un palanquin chinois en déroute.

En milieu d’après-midi Ark et moi avons décidé d’aller nous faire couper les cheveux.

Nous avons rejoint le quartier de Lumpini, sans pouvoir garer la voiture, Ark a eu alors une idée, il est entré dans le garage d’une belle villa qui abrite la Tomson Gallery. Nous avons salué la directrice.

Jeune thaï, entre le Japon et BKK, souriante et carnassière. Ark lui a montré mon travail. Elle a semble-t-il beaucoup aimé Fûdo et tout de suite s’est mise à parler argent.

Je préfère les galeristes d'ici, qui n’ont pas honte de parler d’argent, puisque c’est leur travail.

En sortant Ark riait et m’a dit, on s’est garés et on a fait du Business !

Il m’a conduit dans un salon de coiffure improbable.

Au premier étage d’une maison.

Une jeune thaï très branchée, coupe les cheveux au son de la musique rock. Son copain, un jeune graphiste anglais travaille sur son ordinateur à côté. Lorsque j’ai voulu me rendre aux toilettes je me suis retrouvé dans leur chambre… Ca, c’est l’Asie branchée, qui fonctionne sur des codes très proches de Taipei à Tokyo, Shanghai ou Séoul…

On pourrait être, dans l’un de ces quatre endroits à quelques détails près.

Les tests du catalogue sont arrivés je ne sais pas comment chez la coiffeuse. Je les ai regardés pendant qu’on me coupait les cheveux.

Ils étaient très mauvais, pâles et bleus… Ark dit qu’ils vont améliorer ça pour la version définitive avec les nouvelles références que nous leur avons données…

Je suis inquiet mais j’espère qu’ils pourront.

En revenant Ark m’a invité à boire un apéritif chez lui.

Eme lisait et le bébé dormait sur le ventre.

On a livré l’affiche de Bangkok Photo et je suis heureux car parmi toutes les photographies de tous les photographes, le graphiste thai a choisit une image de Marayat et John Lee. Ark m’a expliqué qu’il avait composé son affiche à partir de ma terrasse qui donne sur les toits de Bangkok en allant réaliser la photo du bas de l’affiche qui montre une vue plus réaliste de Bangkok.

Ark aime beaucoup cette affiche et moi aussi.

D'autant que la couronne Royale la couronne !

Ce qui est amusant c’est qu’au milieu de l’image le cocker qui regarde le spectateur est le chien qui m’a accompagné toute mon enfance de 4 ans à 20 ans, Voyou, je le remercie d'ailleurs a la fin du catalogue pour son apparition posthume dans mes images.

C’est troublant de voir le chien de son enfance, disparu il y a 18 ans, se répéter sur les colonnes de métro et arpenter Bangkok... posé sur une terrasse luxuriante qu’il n’a lui-meme jamais connu.

Le soir Sarah nous a conduits avec Agnès dans la villa d’un collectionneur de meubles danois des 60’s transformée en restaurant.

Agnès avec mes images miniatures a fait un accrochage virtuel de mon expo sur la table comme une cartomancienne. Nous sommes revenus sous une pluie de fin du monde, avec de l’eau jusqu’au milieu des portières des voitures.

22 juin 2006

Le temps pour écrire le blog me manque et je n’ai

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Le temps pour écrire le blog me manque et je n’ai pas fait de photos depuis 48 heures !

Je m’étais arrêté il me semble avant-hier.

Le soir nous avons dîné dans un restaurant laotien avec Sarah et Agnès de Gouvion Saint Cyr, la dame de

la Photographie

en France, qui vient accrocher 95 œuvres de l’Etat français à Bangkok.

C’est une des toutes premières personnes qui m’a fait acheter et surtout qui m’a montré en Asie (Séoul, Singapour, Bangkok) ce qui a semble-t-il orienté les choses.

L’histoire de

la Photographie

étant récente c’est curieux de l’écouter parler de ses repas avec Brassaï ou Man Ray, disputes avec Cartier-Bresson, discussions avec Mikhailov etc etc.

Ce qui est encore plus passionnant c’est de suivre ses pérégrinations lors de ses missions dans

la Chine

des années 8O, à Téhéran ou Moscou à la même époque pour montrer de

la Photographie.

Hier matin, dès 6 heures du matin je tournais dans mon lit, car j’allais voir les tirages à 10 heures afin de faire retirer ceux qui ne convenaient pas.

J’avais peur de découvrir un désastre car je n’ai aucune référence avec ce Labo.

Je n’ose pas trop vite me réjouir, mais il me semble que les tirages sont plutôt conformes à ce que j’imaginais et je suis content… Je vais les chercher tout à l’heure.

A midi je suis parti travailler sur le catalogue à

la Galerie.

Une boîte de berlines avec chauffeur sponsorise mon exposition.

Alors, à midi un chauffeur en costume col Mao anthracite est venu me chercher dans le Lobby.

Il a avancé une large berline Mercedes noire, aux vitres fumées.

L’intérieur est en cuir blanc et Frank Sinatra chante depuis le lecteur CD.

La traversée de Bangkok est très Marayat & John lee, et subir les embouteillages interminables dans ces conditions est moins fatiguant que de les regarder à

la Télévision.

Je lis pendant le trajet « Paradis Blues », il fait plus froid à l’intérieur qu’au sommet des Alpes, et tout ça me repose plus de mes contractions musculaires que n’importe quoi d’autre.

Après un an de travail aride en France j’avais besoin d’un peu de reconnaissance, les thaïs, les coréens ou les indiens savent s’en charger !

Nous avons travaillé, de 13 heures à 18 heures avec O, le graphiste de Ark.

Il a le calme d’un panda et l’intelligence d’un tigre. Sur son T-shirt, un kangourou bleu qui fait de la gymnastique.

Il paraît qu’il ne parle pas un mot d’anglais. En le regardant dans les yeux je lui ai expliqué ce que je voulais très précisément. A 18 heures, calmement, sans faux pas, ni temps perdu, ni agitation inutile la maquette du catalogue était achevée.

Et Ark s’est même offert le luxe de lui faire réaliser la maquette de l’édition de la carte postale non prévue de l’une de mes images qui va être éditée.

J’ai juste eu le temps de passer à ma chambre, foncer sous la douche me changer pour aller dîner à

la Résidence

chez l’Ambassadeur.

La Résidence

de France donne sur le Chao Phraya la large rivière de Bangkok, juste à gauche de l’Oriental.

Après toutes sortes de portails, contrôles sur et sous la voiture on arrive sur les pelouses qui descendent jusqu’à la rivière.

De la véranda on voit les jonques, péniches sampans et ferries éclairés qui glissent dans la nuit.

Nous étions sept à dîner et j’ai beaucoup aimé cette soirée qui clôturait une journée bénie.

Pas complètement car nous avons terminé la soirée avec Agnès de Gouvion Saint Cyr à parler jusqu’à 1 heure du matin de photographie russe et chinoise dans le salon de son hôtel…

Je pars vite retrouver mon chauffeur, mes tirages et rejoindre Ark à

la Queen

gallery pour aller faire contre coller mes images.

Un peu plus tard...

(Pardon pour les accents je suis dans un cyber cafe)

J’ai rejoint Ark a

la Queen

Gallery

, et j’ai traverse pour la premiere fois depuis mon dernier voyage les quartiers plus anciens de la ville a travers China Town, le Palais...

Je prefere cette partie la, avec les immeubles patines, les enseignes, les fils electriques les coolies et les temples dores au fond des ruelles.

Nous avons dejeune Ark, Agnes et Sarah dans un restaurant chinois, puis sommes partis Ark le chauffeur et moi en direction de la boutique de l’encadreur avec toutes les images ( 33 ) dans la mercedes.

Nous avons mis une heure et demi, avec des immobilisations de 15 mn sans mouvement, on monte sur des ponts et redescend et remonte et ca n’en finit pas...

Au fond d’une impasse dans le style de Hong Kong nous sommes sortis de la voiture comme des Yakusas a Osaka avec les images dans une boite qui ressemble a un cercueil.

Un couple assez age nous a recu, ce sont les encadreurs et ils travaillent sur de grandes tables en bois, j’etais tres angoisse par cette etape encore, leur cote artisanal et meticuleux m’a rassure... le materaux qu’ils m’ont montre aussi.

Au mur il y a une photo d’un marin nu de Pierre et Gilles a cote de

la Photo

du Roi et du Bouddha.

Lorsqu’ils ont deplie les photos, le portrait de Yazid etait au dessus et c’etait curieux de voir son visage grandeur nature comme s’il etait present au milieu de tous ces thais, du Bouddha, du marin etc.

Ils termineront tous les contre collages lundi dans la nuit, et nous pourrons accrocher mardi.

Dans la voiture je parcourais les pages du Bangkok Post quand tout a coup, en bas de page j’ai vu ecrit Marayat and John lee, c’etait un court article annoncant mon exposition.

Ca m’a fait rire de voir ecrit ces deux noms sortis de mon imagination ici.

De retour je me suis arrete pour attendre le Faschion Show au Siam Paragon un des plus grands Centre Commerciaux de BKK

ou aura lieu le Defile de haute Couture a 19 heures.

Par malheur il est 17 heures et je dois tourner pendant 2 heures dans cet enfer.

Il y a 7 etages et 15 buildings relies par des passerelles qui surplombent les carrefours

...des millers de montres, de sacs, de chaussures, de tout ...avec des lampes qui clignotent, de la musique qui hurle des jeux videos, et des visages tendus avec les yeux exorbites en train de consommer... Le spectacle est monstrueux, on dirait des animaux qui ont perdu leur boussole et qui s’affolent, ce n’est evidemment pas propre a Bangkok mais je n’avais pas mis les pieds dans un Centre Commercial depuis mon dernier voyage ici.

Je me suis enferme dans ce cyber cafe en forme de Soucoupe Volante au dernier etage, on est assis circulairement, dans d’enormes fauteuils blancs genre 2001 Odyssee de l’Espace en attendant l’heure du Faschion Show.

21 juin 2006

Court passage entre le Labo ou je suis alle voir

Court passage entre le Labo ou je suis alle voir les tirages et mon depart pour la galerie pour preparer le catalogue.

Ce matin, j'ai vu les 34 tirages, et les tirages sont bons ! En sortant j'ai pousse un enorme soupir.

Reste d'autres etapes a reussir, le catalogue, le contrecollage des images et enfin l'accrochage... mais voila une importante de passee.

On m'a remis hier un elegant carton avec un ecusson dore; c'est une invitation de Monsieur et Madame l'Ambassadeur.... qui invitent Pascal Monteil a la Residence ce soir pour un diner. Tenue decontractee.

Ca fait tres India Song, Marayat et Jim Thomson et John Lee ...alors ca me plait beaucoup.

Excusez l'absence d'accents aujourdh'hui, je tape directement depuis le cyber cafe, donc sur un clavier Thai.

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