. . . . . Hier nous sommes passés sous les portes
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Hier nous sommes passés sous les portes d’Angkor sur le triporteur à moteur dans la lumière matinale, avec les visages de pierre de face et de profil et les piliers formés par des têtes d’éléphants dont la trompe verticale qui cueillent des touffes de lotus. Une fois la porte franchie, à l’endroit où était dessinée la ville une file d’éléphants avançait lentement au milieu des singes qui sautaient.
Nous sommes repassés devant le Bayon, l’édifice que je préfère à Angkor.
On dirait un chaos de pierre d’où émergent ces visages de pierre hors d’échelle.
On a l’impression qu’il n’a pas de plan, contrairement à Angkor Vat, on a même l’impression qu’il a été construit par autre chose que des humains.
M. Glaize écrit que « le Bayon est moins une œuvre d’architecte que la traduction dans le monde des formes des spéculations d’âmes d’un grand mystique, le Roi bouddhiste Jayavarman VII », c’est exactement ce que je ressens.
Nous nous sommes arrêtés à Preh Khan, un monastère avec une superbe enfilade de pièces et de lingams conduisant à un stupa près duquel vit une vielle bonzesse que j’ai longuement observée et qui m’a semblé détachée du monde depuis longtemps.
Après une pause au faîte d’un autre temple nous avons pénétré dans Ta Prohm.
Nous y sommes arrivés après une averse, au moment où la lumière est la plus belle, car la lumière aquatique se déchire doucement et des percées de lumière donnent du relief aux formes, les insectes et les grenouilles sortent et sautent sur les bloc moussus.
Les arbres et la végétation à Ta Prohm ne font qu’un avec l’architecture, et s’enlacent organiquement l’un l’autre.
Les racines circulent sous les toits, soulèvent les colonnes écartent les murs et les soutiennent, on dirait de la lave claire qui a durci comme sur une autre planete avec d'autres règles physiques.
Je suis obligé d’écourter le blog car il est l’heure d’embarquer pour Phnom Penh.